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Beau Dommage « Le géant Beaupré »

BEAUDOMMAGE 1974 éponymePar Agnès André,

Le monde est fou
C’est c’qu’on en dit
Mon chum pis moé
Mon chum pis moé
On n’est pas fous
Moé pis mon chum
Le squelette
Du géant Beaupré

Beau Dommage

Paroles Pierre Huet, Musique Robert Léger. Extrait de l’album Beau Dommage, 1974.

Qui ne connaît Beau Dommage ? Leur fameuse Complainte du phoque en Alaska (de Michel Rivard) est probablement la toune québécoise la plus chantée dans nos contrées : Vanessa Paradis et Maxime Leforestier en 1995, Chanson plus bifluorée en 1997, en 2013 Eddy Mitchell et Nolwenn Leroy, Didier Wampas (Didier Chappedelaine et Ses maudits français, pour un album entier de Country québécois) en 2017…et bien des inconnus amateurs de chanson. Michel Rivard l’a chantée en solo dans sa tournée 2023 « Le tour du bloc », relire notre article.  

Le géant Beaupré, septième morceau de leur premier album paru en 1974 est tout autant devenu un classique au Québec. À l’époque, les six membres du groupe — Pierre Bertrand (guitare, guitare basse et chant), Marie Michèle Desrosiers (claviers et chant), Réal Desrosiers (batterie), Robert Léger (claviers et flûte), Michel Rivard (guitare et chant) et Pierre Huet (parolier) — ont la vingtaine et le look hippie de ces années-là, un poil à la Beatles.

Mais rien de « hippie » dans ces paroles très simples, plutôt une ambiance qui appelle à un imaginaire fouillé. Prenant pour personnage la véritable figure d’Édouard Beaupré, Manitobain de 2 m 52 (8 pieds 3 pouces) dont l’existence fut réduite à de l’exhibitionnisme et à une mort prématurée, la chanson est curieuse. C’est une chanson « de fantasy » ou d’horreur façon Freaks de Tod Browning, expressionniste : « Si j’avais à mettre en image Le Géant Beaupré, je pense à l’univers de Murnau, à Nosferatu, à des choses très expressionnistes. La musique de Robert [Léger], j’appelle ça de la musique brechtienne. »

Une chanson sur « la permanence, l’impermanence et le temps qui passe » dont l’ambiance doit beaucoup à la musique, inspirée du piano de Leon Russell et de la musique cabaret à la Kurt Weill, mêlant chœurs en écho mis à l’envers et guitares électriques débridées. Chanson démoniaque s’il en est…
-Agnès ANDRÉ

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