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Bougrr ! : chansons soit-disant volées

Bougrr! (comme ça se prononce) (photo non créditée)

Bougrr! comme ça se prononce (photo non créditée)

Jeune-public-NosEnchanteurs special

 

Non seulement ils disent « voler les chansons » mais, plus grave encore, ils volent ce qui est l’apanage de la presse : le commentaire, la mise en contexte, presque la critique. Ils font tout, en totale autosuffisance, se moquant des convenues convenances. Écoutez Lionel Grob (strasbourgeois un peu rocker, « chanteur d’histoires et raconteur de chansons », dont la toute première trace discographique remonte à 2014), qui semble en être le chef de gang : « On a plus d’une chanson dans nos sacs, nos sacs à malice ! Quand on entend une chanson qui claque, avec mon complice, on la vole et on l’envole sans couac ! Comme comme ça… de père en fils ! » Sa longue explication pourrait tenir d’auto-promotion : ne tombons pas dans le panneau, gardons notre libre article !

Bon, du côté de NosEnchanteurs NosEnquêteurs, le célèbre Quotidien de la chanson contrefaçon comme chacun sait, nous ne sommes pas dupes : les supposées chansons piquées, chourées, volées ne semblent pas l’être vraiment (faudra l’expliquer à nos enfants en même temps que l’élémentaire et utile notion de droits d’auteurs). Reste qu’on va faire comme si, pour le côté Rouletabille ou Arsène Lupin qu’on aime bien. En fait, ces quatorze chansons drôl’ment bien sont toutes issues d’ateliers d’écriture, marquées du sceau de l’imaginaire des gosses. Et, surprise, elles ne parlent pas de braquages mais de plein de choses sympas. Enfin, façon de parler. De L’Île aux gourmandises certes (au volcan «  qui crache des gourmandises », miam, qui se dispute avec les habitants de l’île aux brosses à dents), des gros mots qu’on demande pour cadeau au père Noël, mais aussi du Rigolovirus « bien plus marrant il s’entend que le coronavirus », de tout ce qu’il faut faire pour « que le monde soit une planète pourrite » et, pour bien insister, un autre titre sur les gros bêtes qui jettent leurs déchets dans la mer et sur la terre : « Une tortue qui mange un sachet plastique / Un cheval qui mange un vieux chewing-gum / Un lion qui mange un gros pneumatique / Un dauphin qui boit une bouteille d’hélium… »

a2579827715_65Sur les orages, les zombies amoureux, la mamie sur son vélo, les spectateurs et des sujets tout aussi passionnants, y a d’autres chansons à découvrir (on ne va pas tout spoiler de ce charmant et copieux album). Certes, il y a l’écriture des grands dans ce disque, mais on y sent vraiment la patte, l’inspiration, les préoccupations des enfants : ça donne de délicieuses combinaisons.

Les musiques, elles, le sont tout autant. On dirait parfois des musiques de cartoons ou de pubs (ils ont même dû piquer des maquettes dans les studios…) : c’est piquant, dynamique, tendre au besoin. Mise à part une batterie additionnelle rien que pour le disque, c’est Lionel Grob et son complice Guillaume Schleer qui jouent de tous les instruments. Ce sont les mêmes qui tournent le spectacle « Voleur de chansons » partout où des programmateurs et receleurs avisés le demanderont.

 

Bougrr ! Voleurs de chansons, Cie Le Bon Gorille 2024. Le site de Lionel Grob, c’est ici ; le site de Bougrr, c’est là.

 

« La Chanson des voleurs de chansons » : Image de prévisualisation YouTube

« Rigolovirus » : Image de prévisualisation YouTube

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