Myriam Gendron « Terres brûlées »
La rumeur s’élève lentement dans la nuit
Lentement les cendres recouvrent le pays
Regardez le feuillage qui tremble dans le vent
Écoutez le langage que parle les géants
[…]
Et passeront les heures, passeront les années
Des fleurs sur nos terres brûlées
Myriam Gendron
Paroles et musique par Myriam Gendron, extrait de l’album Mayday, 2024.
Ce sont des pépiements d’oiseaux dans une image d’ancien cinéma peuplé de corps flottants (le 16 mm de Charles-André Coderre), une guitare qui tapisse le tout d’accords liés (Marisa Anderson à l’électrique), une voix dont les mots s’écoulent lents.
Myriam Gendron, que l’on avait découverte en 2021 avec Ma Délire : Songs of Love, Lost&Found (ou, dans le métro parisien, pour les Franciliens en errances souterraines), revient ici dans la même veine, celle d’excaver les mélodies et les mots d’antan, dans des paroles et compositions originales, tantôt en français tantôt en anglais.
Réalisé dans un moment de creux — l’après-tournée, la démission de son job de libraire pour se consacrer à la musique, le deuil de sa mère —, l’album Mayday dont est issue cette chanson est un écrin au temps qui s’étire et étire les chansons. Une lenteur pour accueillir, tout simplement.
L’autrice-compositrice-interprète s’accompagne pour ce troisième opus de multiples musiciens — mentionnons encore Cédric Dind-Lavoie à la contrebasse ou encore Bill Nace, musicien expérimental, aux boucles et à la guitare. Ce tempo que l’on pourrait croire monotone est donc à écouter précieusement : voilà que s’en vient le beat de la batterie de Jim White (batteur de Cat Power, PJ Harvey et bien d’autres) pour accompagner les heures qui passent du refrain ; et mêlés aux mots, ce sont d’autres strates qui agissent…
Myriam Gendron est en tournée en France au mois de novembre : toutes les dates ici.
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