CMS

Spa 2024. Patrick Bruel, roi indétrônable

Patrick Bruel Spa 2024 ©Alex Crow

Patrick Bruel Spa 2024 ©Alex Crow

Francofolies de Spa, Scène Pierre Rapsat, 19 juillet 2024.

Par Pol de Groeve, 

Résumé de l’affaire : cette soirée du vendredi a débuté par un concert des plus endiablés de Pascal Obispo (voir notre compte-rendu ici), s’est poursuivi par une prestation de haute volée de Zazie (déjà évoquée là, lors de sa venue en 2023 aux Festival des Solidarités de Namur) et s’achève à présent en compagnie du plus populaire des trois artistes, celui qui règne en maître sur les scènes françaises depuis plus de 30 ans, Monsieur Patrick Bruel himself.

Il va sans dire que l’espace est noir de monde et l’ambiance électrique. Qui monte encore d’un cran pour devenir explosive lorsqu’apparaît la star, très élégant dans son grand manteau. Le titre Encore une fois ouvre les hostilités. Une chanson d’amour, mais dont on devine sans peine le double sens : comment mieux évoquer ce lien unique et renouvelé chaque soir entre lui et son public ? « Encore une fois / Encore plus fort / C’est maintenant et c’est là / Encore une fois ? » L’heure et demie qui suivra ne fera que confirmer cette ferveur exceptionnelle que suscite l’artiste.

Patrick Bruel_écran Spa 2024 ©Alex Crow

Patrick Bruel_écran Spa 2024 ©Alex Crow

Le Patrick Bruel’s band est limité à quatre membres, d’une efficacité redoutable. Une formation classique (guitare-basse-clavier-batterie), dont la prestation est rehaussée par un dispositif scénique impressionnant : un immense écran couvre totalement l’arrière de la scène, sur lequel seront diffusées des images du concert prises sur le vif, quand il ne permet pas de planter un décor par projections interposées.

La première partie du show fait la part belle aux titres sociaux du chanteur, visant à réveiller les consciences : les anciens Bouge et Alors regarde, le plus récent Pourquoi ne pas y croire ?, sur le conflit israélo-palestinien, la nouvelle On en parle, qui dresse un triste constat de notre monde. S’ajoutent les morceaux nostalgiques Au café des délices ou Je reviens, évoquant ses racines algériennes, et les plus amers Pas eu le temps et Danse pour moi. Une moitié de concert qui nous rappelle combien Patrick Bruel est un artiste ancré dans son époque et doté d’un répertoire porteur de sens.

Vient alors le moment de la petite pause intimiste, où le chanteur s’inquiète de savoir si nous avons bien révisé nos classiques. S’ensuit un medley de titres chantés avant tout par l’assistance : J’te l’dis quand même, She’s gone, Marre de cette nana-là, Mon amant de Saint-Jean…

Patrick Bruel et Jean-Luc Fonck de Sttellla ©Alex Crow

Patrick Bruel et Jean-Luc Fonck de Sttellla ©Alex Crow

Comme le public spadois s’est évidemment montré à la hauteur, Patrick Bruel lui a réservé une surprise : il fait monter sur scène Jean-Luc Fonck (de Sttellla), rencontré à Bruxelles lors d’une émission de radio. Totalement sous le charme de son humour délirant, la star a accepté de chanter avec lui un rap de sa composition, bourré évidemment de jeux de mots idiots. Un duo surréaliste, hors des clous et inexportable, qui démontre le profond lien qu’entretient Bruel avec le plat pays et son réel sens de l’humour et de la dérision. Le public ne laissera ensuite pas partir Jean-Luc Fonck avant qu’il n’ait chanté son hymne Torremolinos, repris de A à Z par toute l’assemblée (sauf par Patrick, qui ne la connaissait pas et a assisté à l’exploit, médusé et rigolard, en tentant d’accompagner tant bien que mal son comparse à la guitare).

Le spectacle pouvait alors reprendre, d’abord par un Qui a le droit ? entonné par des milliers de voix, suivi de quelques tubes incontournables : Place des Grands hommes, Casser la voix, Stand up, J’m’attendais pas à toi… Imparable.

Au moment de se quitter, Patrick Bruel reviendra nous interpréter une nouvelle chanson, Je l’ai fait cent fois, qu’il nous présente comme une des plus belles de son répertoire. Il est permis d’y voir un autoportrait, un aveu de fragilité, un appel sensible à l’autre. Une chanson accueillie avec émotion. On sait l’artiste avide de reconnaissance et d’amour. Spa lui en a donné double dose.

 

 Le site de Patrick Bruel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

« Encore une fois », clip 2022 Image de prévisualisation YouTube
« Pas eu le temps », clip 2019 Image de prévisualisation YouTube
« Je l’ai fait cent fois », session France Bleu 2022 Image de prévisualisation YouTube

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives