Louise Pressager « Bouée crevée »
Je n’ai jamais quitté la plage surveillée
Je ne vis que dans la marge de mes cahiers
Les baignades interdites, à quoi bon essayer
Dans mon gobelet en verre trempé
Y’a bien assez de sirop pour me noyer
Du haut du grand plongeoir
Je m’jette à l’eau, je crawle pour ne pas louper le car
On pourrait me croire pleine d’espoir
Pas l’temps d’enfiler mes brassards
Que je m’essuie déjà des mollards
Louise Pressager
Paroles Louise Pressager, Musique Ferdinand Bayard. Extrait de l’album « On ne dessine plus le soleil » 2024, à paraître
Contre le harcèlement scolaire et l’homophobie, Louise a choisi une musique trépidante et une guitare électrique hurlante, des images pop et vintage à la fois, simples et efficaces, tout comme l’écriture de la chanson, et la métaphore de la noyade dans une mini piscine gonflable pour enfants. Louise, victime au collège de harcèlement, a écrit le refrain de ce titre à l’époque, « À l’aide, à l’aide (…) Maman ne m’entend pas il y a de l’eau dans mon sifflet », perfectionnant le texte à l’âge adulte.
Le canard gonflable n’est pas là par hasard, il a été utilisé, en version XXL, comme moyen de défense contre les forces de répression anti démocratique à Bangkok en 2020, pour se protéger des canons à eau et gaz lacrymogènes. Le symbole de la bouée de sauvetage se double ici de sa valeur iconique de révolte contre l’autoritarisme, en incarnant l’innocence des opprimés.
La vidéo, entièrement conçue par l’artiste et filmée par Dominique Petitjean, recourt aux membres de la famille de Louise comme comédien.nes et réalise une sorte d’autothérapie familiale.
La nancéenne rêveuse, fan d’Elton John et des opéras rock des années 60-70, après des études de droit et sciences po, a commencé une carrière d’artiste plasticienne en parallèle de son envie d’écriture. Rencontrant le violoncelliste, mélodiste et multi-instrumentiste Ferdinand Bayard, fort de son expérience dans plusieurs groupes musicaux du jazz à l’électropop, ils ont fait alliance pour préparer ce premier album, aux textes forts et aux musiques subtilement mixées de guitares, batterie et autres instruments rock, cordes classiques, instruments orientaux, et électro.
Bouée crevée est le deuxième extrait de l’album à paraître le 31 mai, après le fulgurant Rendez-vous manqué (qu’on appelle aussi « lapin », se référer à l’actualité), où il est question du transfert amoureux pour un psychothérapeute, dans un visuel qui fait se rencontrer la caricature d’une super héroïne avec un lapin blanc, qui n’est pas loin d’évoquer celui d’Alice au Pays des Merveilles. une vidéo aussi poignante que récréative.
Symbolique encore une fois de l’enfance, ses rêves et son idéal de ne pas se soumettre aux règles absurdes et injustes édictées par les adultes.
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