Romain Didier : un récital à la puissance trois !
La salle du Foyer Georges Brassens de Beaucourt semblait trop petite pour accueillir les quelques trois cent spectateurs venus retrouver Romain Didier ce vendredi 15 mars à 20h30 dans le Territoire de Belfort. Retrouver est le mot exact car c’était la septième fois depuis 1989 que l’artiste se produisait sur cette scène. Cette fois-ci pour présenter son tout nouveau spectacle « Souviens-moi ».
En préambule, une chorale éphémère sous la direction de la cheffe Cécile Silvant avait décidé d’offrir à l’artiste trois de ses chansons, Le regard de Vincent pour évoquer Van Gogh, Joachim Agostino pour saluer le grand champion cycliste portugais, La chanson de Gainsbourg, et enfin une petite surprise. Romain Didier se prête de bonne grâce à l’exercice en accompagnant du piano les trois titres. Vint la surprise quand une artiste locale, Annie Marandin accompagnée à la guitare et au chant par Giuseppe Mastrocicco, chante sa Chanson pour Romain Didier dont elle a écrit les paroles et, aidée par Thibaud Defever lors d’un atelier guitare, la musique. Un franc succès public salue cette prestation devant le chanteur à la fois surpris, flatté et très content du résultat.
Le temps d’une courte pause, c’est dans la pénombre que le piano est promptement repoussé à sa bonne place, à droite de la batterie, et que les guitares sont installées côté cour. Car pour l’occasion, Romain Didier a choisi une formule en trio avec Philippe Istria aux percussions, Thierry Garcia aux guitares et bien entendu lui-même au chant et au piano. Une formule idéale qui permet de savourer la belle complicité qui unira les trois compères pendant toute la soirée.
Extraits de son dernier opus en date (« Souviens-moi » paru en 2021), La goutte d’eau, La femme qui sommeille et Une chanson de Sylvie Vartan trouvent tout naturellement leur place dans le florilège des chansons sélectionnées pour ce nouveau spectacle. Une sélection très généreuse qui remonte au premier album de 1980 avec un titre comme Anvers, ou L’aéroport de Fiumicino et Pouce extraits du second album, J’ai noté de l’album du même nom, Dans ma rue et Madame Untel parus en 2003 sur l’album « Délassé », L’olivier extrait de la « Cantate pour un cœur bleu » de 2006, Sur les pointes un magnifique texte d’Allain Leprest sur une musique de Romain Didier, Si j’étais un Martien, Je suis canard et C’est une valse lente, avec un public qui ne se fait pas prier pour reprendre en chœur le refrain et bien d’autres chansons encore.
Toutes ces chansons, des plus anciennes ou plus récentes, sont interprétées avec la fraîcheur, la voix et l’entrain d’un jeune homme, la virtuosité au piano et l’expérience de l’homme mûr mais aussi le recul et l’autodérision que seul autorise le grand âge, pour preuve l’hilarant J’ai toujours cru que j’étais un chanteur de rock’n roll.
De plus, Romain Didier possède une qualité très rare dans ce métier, celle d’écouter et de partager la musique avec ses deux talentueux complices. En mathématiques on parle de résultat à la puissance trois. En musique classique on pense à ces légendaires trios (oserais-je le Beaux-Arts Trio ou Stern-Rose-Istomin) où la somme des talents dépasse celui de chacun des membres de l’ensemble. L’écrin qu’offre au piano et à la voix de Romain Didier les guitares virtuoses de Thierry Garcia et les percussions élégantes et racées de Philippe Istria est d’une qualité rare qui reste dans le cœur et l’oreille. Le public ne s’y trompe pas en faisant une véritable ovation aux artistes à la fin du concert.
Romain Didier, le site officiel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs ont déjà dit de lui c’est là.
« Une chanson de Sylvie Vartan » :
Commentaires récents