Olivier Terwagne, cinq d’un coup !
La chanson est un puits sans fond, d’une infinie richesse, dont nul d’entre nous ne peut prétendre tout connaître. Pas plus les chansons en elles-mêmes que les artistes : nous en découvrons chaque jour.
Au courrier, « Périégèses », un coffret de quatre CD (un pour chaque saison, trente-cinq titres tout de même, plus nombre de pistes cachées : l’intégrale de sa production sur cinq ans), d’Olivier Terwagne. Et, pour faire bon poids, ce même Olivier dans un disque d’adaptations de Georges Brassens : « Brassens, fééries pour d’autres mondes ». Pour faire connaissance, on a vu pire.
A ce jour méconnu en France bien que nous l’ayons déjà découvert sur NosEnchanteurs, son site nous le présente ainsi : « Terwagne est originaire de Chimay et Couvin. Il réside à Charleroi depuis 2016. Il est auteur compositeur interprète et musicien, toujours en mouvement. Il défend une chanson d’expression française décomplexée, sans frontières musicales entre passé et présent, entre le mélancomique piano, le ragtime et le rap accordéon. […] Plusieurs premières parties lui ont permis de faire connaître progressivement ses chansons… Il a signé deux bandes originales pour deux documentaires réalisés par Stefan Thibeau. Il participe régulièrement à des balades contées, des expos-concerts ou à des scènes poétiques en improvisant musicalement. Il a porté son spectacle « Fragments de Brassens » dans divers festivals en France. Il a signé la musique du documentaire Tout va bien consacré à Jan Bucquoy réalisé par Stefan Thibeau (Cobra Films/RTBF) ». Ajoutons qu’Olivier Terwagne est aussi l’auteur de plusieurs livres.
Terwagne est étonnant. Capable de vous faire un album instrumental, très « musique classique », un autre qui oscille entre une fort respectable variété et une chanson plus enlevée, plus populaire encore, et va jusqu’à nous scratcher un bonus façon hip-hop l’antithèse de Brel façon Quitte-moi. D’une écriture soignée, toujours, qui plus est d’une voix audible, c’est appréciable.
A tout le moins, Terwagne est à découvrir. Vous l’adopterez ou pas, mais envisagez-le dans l’incroyable éventail de son art, diversité sans pareille : n’en prendre qu’une partie serait en quelque sorte l’éborgner. Ce serait dommage.
BRASSENS ET SA VISION DE L’HISTOIRE
Avec en « guest-star » Claude Semal, Pauline Dupuy (que nous connaissons sous le nom de Contrebrassens) et Stéphanie Gilly, Olivier Terwagne nous propose son Brassens avec pour thématique et fil rouge « sa vision de l’Histoire ». Avec sa voix légère et haut perchée, il insuffle dans cette sélection de quinze titres une tonalité autre, d’une fraîcheur bienvenue même si l’apport principal, incontestable, tient à l’orchestration riche, variée, requinquée. Ça ne fait pas particulièrement une autre lecture, mais les sons nouveaux (cordes et cuivres notamment) réjouissent, comblent nos oreilles gourmandes. Pas de paroles sur le livret mais, pour chaque chanson (Le Grand Pan, L’Orage, Le Verger du roi Louis, La Fille du passeur, Le Boulevard du temps qui passe, Le Moyennâgeux, etc) une illustration originale, chaque fois d’un artiste différent. Une pièce singulière et ma foi convaincante que les amateurs du vieux se doivent d’avoir dans leur collection. Les autres aussi, y a pas d’raison de ne pas se faire plaisir !
Olivier Terwagne, Périégèses (coffret de quatre CD), 2021, et Brassens, fééries pour d’autres mondes, 2021, autoproduits. Le site d’Olivier Terwagne, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.
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