Claudio Zaretti, la guitare pour drapeau
Ballade un rien country pour une chanson-titre qui, d’un hôtel, s’approche du cosmos et des étoiles, porte de passage pour le rêve, le désir, l’évasion : « Le proprio, derrière le comptoir / Te file les clefs pour passer / De l’autre côté du miroir ». Ainsi débute ce nouvel album de Claudio Zaretti, folk-singer à sa façon, aux accents musicaux pluriels, latinos mais pas que, ici accompagné par Hervé Morisot aux guitares, banjo, mandoline et mélodica, et Ricardo Feijao à la basse.
A chaque nouvel opus de Zaretti, on redécouvre cet artiste discret, depuis toujours dans l’ombre de la re-connaissance publique. Aux propos souvent peu farouches, d’une grande tendresse, mais qui parfois assène quelques belles et bonnes vérités : « Depuis le temps que je fais la route / Invité à tout leurs festins / Mes vérités je les dis toutes / Et ça descend comme du bon pain ». Comme du bon pain, oui : ses chansons se savourent, se dégustent sans faim. « Est-ce que l’esprit s’invite à table ? » chante-t-il. Avec lui, oui.
Italo-Suisse passé par Lyon avant d’arriver dans la Capitale, Zaretti a la voix chaude, accentuée (qui peut parfois faire songer à Macias, parfois à Jonasz si peu qu’elle se mette à swinguer), méditerranéenne, au croisement des cultures. Nulle surprise d’y trouver cette ode au manouche « à la fine moustache au d’ssus d’ta bouche et le foulard pour la french’touch » : bel hommage qui nous fait penser que peu de chansons sont désormais consacrées aux tziganes, comme si d’autre peuples, d’autres causes s’étaient substituées à eux. Mais Zaretti est fait de cet ADN, aux sangs mêlés, à la sagesse métissée. A croire que, chez lui, la guitare fait nationalité, fait drapeau.
Volontaires, amicales, parfois nostalgiques, ses chansons font à chacun de ses albums (si nous comptons bien, c’est le cinquième) recueil de délices, loin de toutes modes, chansons presque intemporelles au sens que l’obsolescence n’y est pas programmée, qu’après-demain vous les re-découvrirez avec le même plaisir.
Claudio Zaretti, Cosmos Hôtel, Variations music/Inouïes distribution 2020. Le site de Claudio Zaretti, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Merci Michel, de mieux faire connaître l’album « Cosmos Hotel » avec ce joli article dans Nos Enchanteurs! Des mots qui me touchent!