Les accents solaires d’Octave Noire
« Chanter ? Non merci ! ». C’était hier le propos d’un passionné de sons et de musiques électroniques orchestrales passé par l’université. Les temps ont changé pour le créateur de Nouveau monde (son premier album Néon) passé désormais sur le devant de la scène. Octave Noire était né après une soirée symphonique à Paris. Avec son deuxième album Monolithe, aux accents solaires, Octave Noire (Patrick Moriceau à la ville) démontre son pari réussi de passer de l’ombre à la lumière. A 46 ans, Octave Noire (association du son et de la couleur pour une communication entre les sens) crée une musique riche en sensations étranges et atmosphères mélancoliques. Dix titres au ressenti fluide, riche en images par un amateur de synthés en tous genres.
Étrange titre, Monolithe, pour un album virtuose réalisé par un multi-instrumentiste qui aime être seul aux manettes. « J’ai appris que, selon les Égyptiens, les obélisques étaient des rayons de soleil pétrifiés, transformés en pierre…Quelque part nous sommes tous des rayons de soleil pétrifiés, des monolithes », explique celui qui a vécu son enfance en Côte d’Ivoire.
D’emblée Los Angeles, en un lieu du rêve américain qui nourrit nos imaginaires, souligne une des approches constantes d’Octave Noire, des musiques qui racontent des histoires en phrases courtes et ouvrent des horizons. Avec son co-auteur, Frédéric Louis, Octave Noire taille des ambiances où tout commence calmement pour finir en apothéose. Une écriture dont Octave Noire partage les contours sur le site Les Chroniques de Mandor : « C’est en écoutant la musique que je me pose la question de savoir ce qu’elle raconte. C’est elle qui me dit de quoi je vais parler ». Cet univers convient tout à fait à Dominique A, invité pour le titre J’ai choisi, attaché comme Octave Noire à la région nantaise. Deux autres artistes sont au programme : le rappeur Arm et la chanteuse Mesparow. Voici encore comme autant de bandes-originales de films aux scénarios intimes, L’avalanche évoquant une rupture amoureuse et Retiens cette image l’écho à la disparition d’un père. Quant à Inland sea c’est une reprise d’un titre en anglais d’Aliplays, un pseudo d’Octave Noire (2010). De son côté, Monolithe humain dresse un portrait sans concession de la société actuelle et s’inquiète d’un monde meilleur. Comme le titre Sous Blister et notre façon de tout emballer pour vendre révoltes et sentiments. Grave et léger. Comme la vie.
Octave Noire, Monolithe, Yotanka/Pias 2020. La page Octave Noire sur le site Yotanka, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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