Kétanou de nouveau dans la Rue !
On va tant vous faire saliver que vous frustrer. La Rue Kétanou sort son nouvel album. Et alors ? Un disque de la Rue Két’ est toujours bien. Mais c’est mieux encore en scène et, de ce côté-là, bernique, il vous faudra attendre la fin du confinement, la réouverture des salles, le délai d’une nouvelle programmation. Un nouveau CD, même les disquaires sont fermés. Si toutefois votre facteur avance masqué, vous pouvez toujours le commander par correspondance : c’est m’sieur Amazon qui va bien s’engraisser…
La Rue Kétanou, donc. Qui, avec un peu de retard sur le calendrier, fête ses vingt ans. Qui d’ailleurs a fait grimper son effectif : du trio initial ils sont désormais quatre : Olivier Leite, Mourad Musset, Florent Vintrigner et Pierre Luquet. Avce la Rue Két’ c’est tranches et tronches de vie. Ils sont colporteurs de bonne humeur, à étaler scènes et portraits qui tourbillonnent dans le sens de la vie. Même (et surtout) si c’est à contresens, à rebrousse-poil, rebrousse-crin : « Quand j’fumais du ch’val / J’avais un drôle de canasson / Une espèce d’animal / Qui s’était évadé de prison… » Des conteurs, vous dis-je, depuis bien vingt ans au compteur. Ici un soldat mort « à sa tête l’herbe verte », là une divorcée « à bas les vies toutes tracées ». Changements d’amours, de paysages, un peu comme ces oiseaux qui « ne laissent pas de trace dans le ciel ». Sur une autre plage du disque, « Elle est toute nue sur le sable / On aime bien la regarder / Elle est tellement remarquable / Ça nous l’avons remarqué… » L’amour est nomade, eux le sont. Deux accordéons, un harmonica, deux guitares, des petites percussions, rien que du simple que vous retenez, que vous reprenez. Des chansons forcément virales qui postillonnent aux passants. Je dis ça, mais c’est vrai qu’ils font même une chanson sur le Chikungunya, passé de mode depuis le Corona… Des chansons qui dansent, qui vident les bouteilles parfois : « Pendant qu’on coupe le saucisson / Jeff qu’a failli tout faire valser / Réclame un air d’accordéon / Le Beaujolais nouveau est arrivé ».
On peut se distraire de la Rue Kétanou pour d’autres voies, d’autres artères. Mais au moins chaque nouvel album nous y ramène. Et chaque fois de se dire, de se redire, que ce groupe nous est indispensable, qu’il est parmi ce qui se fait de grand en chanson. Ça fait du bien !
La Rue Kétanou, 2020, LRK productions/Irfan le label 2020. Le site de La Rue Kétanou, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur eux, c’est là.
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