Clarika, premier disque en public
Ce CD est en soi un événement dans le landerneau clarikien : il s’agit, vingt-quatre ans après ses débuts discographi- ques, au bout de sept albums studio, de son premier « en public », histoire de témoigner de l’énergie de la dame, énergie qu’on sait à nulle autre pareille. Que ce disque restitue d’ailleurs assez mal, la présence de Clarika, son charisme et pas mal de ce qui fait l’intérêt de ses prestations passant difficilement la rampe d’une telle captation : eut-il fallu une DVD pour l’apprécier au plus juste ? Peut-on contenir et résumer une lionne, une tigresse sur une rondelle, fut-elle en laser ? D’autant que certains arrangements peuvent parfois un peu décontenancer qui n’est pas coutumier de la dame en scène. L’intérêt est que les titres prennent ici une ampleur, une durée, une liberté inégalée, affranchie du trop strict format discographique habituel. Ainsi celui (je parle du format) des garçons dans les vestiaires, qui ici double de taille… Ça, les « fans » de Clarika, ceux qui sous aucun prétexte ne la louperaient en concert, le savent : ce live les récompense autant qu’il compense le manque à gagner de ceux, de celles, qui n’ont justement jamais vu la belle en scène où, loin du format trop étriqué des sages disques studio, elle prend sa juste dimension.
Un « live » n’est ni anthologie ni compilation, juste un instantané. Où, bien souvent – et c’est ici le cas –, les plus récentes chansons sont mises en valeur. Sur quatorze titres, huit viennent effectivement du De quoi faire battre mon cœur paru l’an passé (le titre de ce CD en public, qui n’est autre que celui du spectacle, est sans ambiguïté), le reste étant quelques incontournables, grands classiques de la chanteuse : Non, ça s’peut pas, Les garçons dans les vestiaires, Lâche-moi, Moi en mieux… Et Bien mérité, chanson hélas de plus en plus d’actualité à mesure que le ministère de l’intérieur concourt à l’ignoble. A mettre en relation avec cette autre et utile chanson qu’est Le choix : « Le choix de n’pas être un salaud / Le choix de la résistance »… Clarika se permet aussi la reprise d’une chanson phare de Georges Harisson, My sweet lord, qui illustre bien son côté scénique, très rock n’roll.
Nous l’avons souvent dit : Clarika est parmi ce qui se fait de mieux dans la chanson. Comme nul.le autre pareil.le, la dame sait mettre des mots précis, précieux, soyeux à ses émotions, à ses indignations. Des mots et des notes, dans une chanson qui fait pont entre les genres. Elle en mieux, on ne sait si c’est réellement possible. Prenez ce disque en public pour ce qu’il est : un des échantillons de son talent, une nouvelle pièce de son bel itinéraire.
Clarika, De quoi faire battre ton cœur, At(h)ome 2017. Le site de Clarika, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
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