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Ton Géant : Bertrand & grandit encore

pochette-ton-geant-700x700Vous pouvez le connaître sous son précédent nom d’artiste de Bertrand & (le quatuor qu’il formait) et de ses trois albums (quatre si on compte un disque en public dans la rue) ainsi signés. C’est sous son vrai blaze de Bertrand Devendeville qu’il nous revient, si toutefois vous trouvez son nom sur la pochette, dont seul la chanson-titre paraît : Ton Géant. Ou c’est pure modestie ou c’est réelle omission. Modestie, de toute façon, ça l’est : l’album est tiré à peu d’exemplaires comme si, par nature, par son contenu, il se devait d’être discret. Après dix ans de Bertrand &, l’histoire devait s’arrêter là mais il est difficile à un auteur compositeur interprète de cesser d’écrire et de composer, surtout quand l’inspiration lui vient, stimulée par une histoire d’amour qu’on devine dévorante, en­vahissante. Un an durant, chaque jour, il a écrit pour la femme qu’il aimait : « J’étais déjà grand de taille, 1 mètre 92… J’en suis sorti encore plus grand ». Et puis encore après, même après fermeture de son commerce d’amour, rupture de coeur, cessation d’activité. C’est dire si cet album de dix titres n’est qu’un survol de l’abondante production accumulée. C’est du Gulliver au pays des chansons. Ton Géant, donc, qui est tant la chanson-titre que le nouveau pseudo de Devendeville.

On le savait adepte de sons bigarrés, désarticulés, exotiques car presque incongrus ; le voici simplement à la guitare, accompagné d’un piano et de jolies cordes (violon, alto, violoncelle et contrebasse), tout en délicatesse, comme si rien ne devait perturber ses vers tactiles, fragiles, drôlement bien agencés, inspirés. Certes quelques moments perturbent le bel ordonnancement : des touches enfantines sur Et des poussières, de l’électro qui percussionne sur Je ne te le dirais pas. Parfois, Devendeville prend une diction syllabique à la Cali pour mieux s’attarder sur les mots, en faire jeu égal avec les instruments, peser leur poids en sentiments sonnants et trébuchants.

C’est un plaisir, un vrai, que d’écouter de telles chansons simples, presque faciles, sans autre prétention que le pari d’exister pour nous. De celles qu’on adopte car familières dans le ton et l’évidence. Bertrand Devendeville a la politesse du talent, il suffit de l’écouter pour l’entendre et le comprendre. Et, sans mal, on fait siens ses mots : « Ça fait tellement longtemps qu’on ne se connaît pas… / Tant de chemins différents pour se retrouver là / En tête à tête… ou peut-être pas ». Faites le pari que si.

 

Ton Géant, autoproduit/Inouïes distribution 2017. Le facebook de Bertrand Devendeville, c’est ici.

Trop heureux 2017 Image de prévisualisation YouTube

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