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Lily Luca, fatales liaisons

Lily Luca à Venelles (photos Nicolas Blanchard)

Lily Luca à Venelles (photos Nicolas Blanchard)

4 mars 2017, MJC de Venelles,

 

Aussi brune et effrontée que Mèche, sa consoeur de co-plateau, est blonde et douce, cheveux relevés sur le côté et frange balayée, l’allure dominatrice sous les bruns sourcils, voici Lily Luca. Elle a un parcours un peu plus étoffé et, à l’inverse, a découvert la chanson française après le rock. Illustratrice (son blog raconte en dessins les aventures drôlatiques d’une jeune chanteuse : elle), comédienne, c’est en plus d’une ACI originale, une bête de scène.

On avait l’habitude de la voir en trio, la voici en duo avec Sébastien Quencez (basse, cajon, ukulélé, chœurs). Cette version renouvelle la mise en scène sans souffrir d’un manque musical : Lily Luca nous joue une longue pièce avec son partenaire masculin, mettant en scène ses chansons avec un humour féroce mais non dénué de tendresse. C’est elle la Colombine, légère et court vêtue d’une petite robe-chemisier noire, qui fait marcher au doigt et à l’œil son Pierrot lunaire, lequel, malgré tout, semble opposer une sorte de résistance passive dans sa bulle (clin d’œil, pour ceux qui découvrent Lily, à un de ses titres anciens).

Lily Luca portrait Venelles 03 17 BlanchardMise en abyme, le tour de chant commence par La première chanson, qui décrypte ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour nous faire mordre à l’hameçon. Et finira logiquement par La dernière chanson, « Ouvert le sac à dos / Dépliés les bagages / Souvenir de rando / Aventures paysages », celle qui doit être super béton pour que le public soit content, pas déconcentré par les textes et exige des rappels ! Entre-temps, Lily nous conduira dans son univers décalé où se côtoient sensualité, humour et réflexions sur le monde.

Sa Margot, cousine de celle de Brassens, fait aussi baver les nigauds, mais c’est elle, la crapule qui l’embrasse, sa virgule tout en rondeurs, en volupté (Lily imite très bien les gloussements d’une femme en chaleur) et en volutes. Et La petite goutte d’amour qu’elle fait reprendre en chœur au public n’ira pas au chat !

Gerland, qui évoque aux Lyonnais des souvenirs footeux, se révèle un sinistre endroit pollué, et sa vision robotisée de l’an 2000 donne le frisson…

Lily nous entraîne au cœur de son dernier album avec ses plus grands succès, le réjouissant Charme impénétrable des artistes torturés, qui donne lieu à un superbe exercice de séduction sur les genoux d’un monsieur aux cheveux blancs du premier rang, ou l’histoire de cette gymnaste qui sacrifie tout à sa réussite. Femme fatale et vengeresse, dans ces chansons où l’action rebondit en toute fin : l’étrangleuse au foulard en coton, ou la cueilleuse de limaçons : gare à vos attributs, messieurs, si vous avez la main trop baladeuse, vous pourriez bien vous retrouver avec cette voix de castrat qu’elle accompagne d’une guitare grinçante !

On l’aimera aussi dans cette saisissante T’es où, où la séparation se révèle départ pour un ciel vide. Lily, « Merci d’être passée ».

 

Le site de Lily Luca, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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