L’air du temps de Lignières 2015 : un grand cru ! [2/2]
Les Joe’s : « Tagada, tagada, voilà les Daltons » (photos Marylène Eytier/Les Bains-douches)
Ce vendredi 15 mai nous a offert un petit rappel des chansons de l’interprète du Chemin de papa avec le spectacle créé par The Joe’s : Wanted Joe Dassin. Joli moment où l’impeccable mise en scène d’Olivier Prou et la complicité de trois lascars facétieux (Laurent Madiot, Ben Ricour et Jean-Pierre « Cheveu » Bottiau) font revivre un répertoire qui ravit petits et grands, nous rappelant que la chanson est un patrimoine désaltérant comme des bulles légères et enivrantes… Des refrains fredonnés, vous vous en doutez, bien après le spectacle.
Le second concert fut une vraie découverte, autre coup de cœur du festival : Karimouche, une jeune charentaise/berbère à l’incroyable présence scénique. Jeune femme volubile, sorte d’étoile filante, qui mélange l’humour à une sensualité animale. Elle danse et chante avec une voix magnifique et puissante des textes riches de sens mêlant slam, pop, chanson et rythm’n'blues, sans oublier l’héritage berbère venu de ses grands mères…
Karimouche
Le soir, au Manège, la charmante Liz Van Deuq a ouvert la soirée de sa voix d’ange, ses mélodies, ses petites histoires pétillantes et son humour loufoque. Elle céda la place aux citoyens du monde et Rallumeurs d’étoiles qu’est la joyeuse équipe d’HK & les Saltimbanks : un spectacle généreux et provocateur, festif et tendre, à l’énergie contagieuse, qui mit le feu dès les premiers titres, chansons de cœur, de résistance ou de colère. Toutes font mouche, et le bagout de Kaddour allié à l’énergie vitale du groupe fut gage de succès. Seul dommage, le son trop fort et les basses trop présentes nous voilent les paroles et nous assomment ! Là, c’est trop !
HK & Les Saltimbanks
Le samedi soir, Ben Mazué nous a charmés. En racontant des tranches de vie personnelle il nous entraine dans d’universelles émotions. Tantôt parlée, tantôt chantée, il décline à ravir une poésie toujours présente servie par une voix mélodieuse teintée d’une élégante et candide pudeur. Un concert très sensible et tendre célébrant la beauté de la vie. La seconde partie était très attendue par le public : tant en résidence que pour des concerts qui eurent grand succès, Daphnée et Clarika sont déjà venues à plusieurs reprises aux Bains-douches, chacune dans des univers et des répertoires très différents. Leur concert duo intitulé « L’ivresse » fut en partie créé dans ce lieu.
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Mais de « l’ivresse » ce soir là il n’y en eut point ! Ce dernier spectacle était une sorte d’assemblage de textes tantôt lus (maladroitement souvent), tantôt chantés, sans réel lien et dans un cadre brouillon qui n’a convaincu personne. La mise en scène (si mise en scène il y a) et les costumes frisaient le ridicule et le fait d’être deux chanteuses d’univers différents n’a pas su être exploité. Même si l’interprétation des chansons, chacune séparément était impeccable, le manque de lien, de rapport entre elles et le manque de direction générale ont engendré un spectacle plat et assez ennuyeux où les protagonistes semblaient se perdre. Le choix des chansons, souvent étranger à leur thématique, accentuait le manque de cohérence de l’ensemble. Bref un spectacle « inachevé », impropre à une fin de festival. Un accident de parcours pour un projet néanmoins sympathique.
Est-ce le même spectacle ? Sont-ce les mêmes Daphné et Clarika qui nous avaient enchantés lors de la création de ce très beau spectacle à la Cigale dont nous nous nous étions fait l’écho en octobre de l’an passé..? La preuve sans doute que le spectacle vivant ne se laisse enfermer dans aucune routine… Quoi qu’il en soit, bienvenue sur Nos Enchanteurs, Marie..!
Même point de vue pour le spectacle de Daphné et Clarika à la Cigale ..