Arti l’artisan d’une chanson sincère et juste
Si on devait attendre une sortie d’album ou une rentrée parisienne pour vous entretenir d’un artiste, certains d’entre-eux, grand dommage, passeraient à la trappe.
Ainsi Louis Arti dont le dernier album remonte… au siècle passé : comme quoi ce n’est pas la production discographique qui fait le chanteur !
De fait, revers du disque (face B, si vous voulez), on peut ne pas le connaître, même si nous avons déjà vu, lu son nom quelque part.
Si on vous dit qu’Arti est un grand, vous serez surpris. Et pourtant.
Le cercle étroit de la Chanson de parole se souvient juste d’une contre-performance fâcheuse lors d’un Barjac, il y a huit ans. Ça ne doit rien enlever aux immenses qualités de cet artiste.
Pour nous présenter un chanteur, on use parfois de comparaisons, de similitudes avec des plus connus qu’eux. Excusez-moi, mais je ne vois qu’Yves Matrat (ex Factory), que beaucoup d’entre vous ne connaissent pas plus, pour vous parler de Louis Arti. Cette voix chargée de tant d’expériences, chaude, communicative, cette fièvre à partager, cette gourmandise de mots, cette magnificence, cette fièvre, c’est tout pareil.
Jadis, Arti eu des disques, pas mal. Des romans et des essais aussi, de ceux qui ne rentrent pas bien dans des cases, rebelles à l’étiquetage. Comme lui. C’est un créateur. Chanteur, écrivain, acteur, metteur en scène… Quand les mots et les notes ne suffisent pas, il peint. C’est un humain, pas un embourgeoisé qui ne sait rien de la vie mais quelqu’un du peuple qui, de là, chante l’espoir et la colère, la poésie. Don Quichotte de la Chanson, épris de justice et de liberté, il mène combat contre la bêtise et la médiocrité.
De la guerre d’Algérie aux mines de Lorraine, des chantiers aux baloches, de la manche dans le métropolitain à l’Olympia, de l’usine à de somptueuses créations dans de hauts lieux de culture, Louis Arti, pile soixante-dix ans, c’est tout ça. Un qui ne chante pas pour passer le temps mais par nécessité, d’une urgence qui est chaque jour plus pressante encore : « Sur scène jaillit un cri qui vient de l’intérieur, un cri de douleur et d’amour, comme une déchirure dans le quotidien, reflets de nos illusions déçues. L’homme qui est là, le cœur à nu, entrouvre une fenêtre de liberté au dedans de nous mêmes. » (Chorus)
Il mêle actuellement sa voix, « lyrique et électrique », ses mots percutants qui parfois savent aussi être drôles, à « l’accompagnement complice et florissant » du guitariste Michel Gaudioso. Ce récital, « On n’est pas né pour perdre »ne sait être qu’un grand moment, de vie et d’art. Celui d’un artiste qu’il faut un jour découvrir. Il est de ceux qui savent le poids et le rôle de la chanson.
« On n’est pas né pour perdre / Nos victoires nos défaites / On n’est pas nés pour perdre / Nos espoirs et nos fêtes / On n’est pas nés pour perdre / Nos étranges étrangers / On n’est pas nés pour perdre / Nos vieux noms d’immigrés / Sous un petit coin de ciel bleu / Faudra bientôt se rassembler /Compter sur nous sans se compter. »
En concert ce vendredi 17 octobre 2014 à 20 h 30 à A Thou bout d’Chant, à Lyon. Réservations au 04 72 98 28 22. Le site de Louis Arti, c’est ici.
Je suis bien contente, pour une fois, de dire que je connais Louis Arti écrivain « El Halia », Algérie, et les massacres du 20 août 1955. Mais merci pour la découverte du chanteur, qui a à son actif une belle discographie. Et l’article et cette vidéo me donnent bien envie de m’y attarder.
Un chanteur et poete a decouvrir
Le nouveau CD de Louis Arti « On n’est pas né pour perdre », est disponible.
Contact, commande et info : gaudioso.michel@wanadoo.fr