Emilie Cadiou, format à trois
Samedi 13 septembre 2014, Soirée ACME, Vernet d’Ariège (09),
Ce soir au Vernet c’est Chanson ! Youpi ! La salle des fêtes du village que l’on a débarrassée de sa déco très kitch s’est transformée en cabaret. C’est doux, c’est chaud et les musiciens de ce soir semblent avoir été maquillés, habillés tout exprès pour être en harmonie, à l’unisson aussi de l’accueil simple et chaleureux. Aux notes égrenées de son accordéon, grimpée sur ses talons rouges, Emilie Cadiou ouvre son set. Dans son petit chemisier rouge à pois blancs et son pantalon qui dessine sa silhouette juvénile, elle offre au public tout proche son sourire un soupçon canaille et ses yeux clairs. Accompagnée de son fidèle Christophe Dandieu, aux bruits, sons en tous genres plus qu’à la batterie (et c’est délicieux, subtil !) elle a récemment déniché une complice à la contrebasse et au chant, Aude Bouttard. Cette toute nouvelle formation en trio lui va à ravir !
Une chanson « pour vivre vieux, faire reculer le cercueil » ? On se demande bien en effet comment on pourrait résister à cette fraîcheur, à ces apartés malicieux et ne pas y gagner un peu plus de jeunesse. « Enjoy » s’écrie-t’elle pour annoncer « la seule chanson d’amour et d’eau fraiche » de leur répertoire, nous laissant croire que ses chansons sont des repères, des cachettes pour tous les vices, les violences, les douleurs…On ne l’en croit guère ! Et pourtant, l’écriture de la jeune et belle Emilie recèle en effet bien des parts sombres. Mais les images, les métaphores, habillent d’onirisme le tout si bien que l’on s’imagine voir Amélie Poulain mâtinée d’Alice qui suit « les petits nains mutins de son jardin », raconte que sous l’influence de la lune, les femmes au contact de l’eau se voient pousser des poils au menton, ou bien se rêve couturière, rapiéçant son amour : « Une envie de te broder le décor / Où nous pourrions vivre longtemps encore / Dans le doute / Oublions la mort / de nous. » Elle invite même le public à se mettre dans la peau d’un œuf mollet ! Si, si ! Et plus on est d’œufs, plus c’est la fête !
Rien à jeter dans ce format à trois, on garde tout : l’écriture débridée d’Emilie qui n’est pas seulement jolie, la comptine écossaise, la reprise de Sheila Bang Bang, plus encore celle de Brigitte Fontaine La côtelette.
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