Claire Gimatt quartet, les promesses d’une grande
23 mai 2014, salle de la fontaine à Préserville (Haute-Garonne),
Double première pour ce concert : première de ce quartet en résidence depuis mardi dans cette salle élégante, toute pimpante dans la plaine du Lauragais à 20 minutes seulement de Toulouse, et qui fait de cette soirée sa première soirée culturelle… Souhaitons à la nouvelle équipe municipale de parvenir à faire ce lieu de 300 places un espace de rencontres et de partages comme on en rêve ! Le pari est osé si près de la métropole toulousaine. Mais ce soir, en accueillant une enfant du pays, Claire Gimatt en quartet, la municipalité a misé juste. NosEnchanteurs, le quotidien de la chanson, était là et je ne suis pas peu fière d’avoir accepté l’invitation de dernière minute. Car depuis mon retour dans la nuit, je tente de freiner en vain les élans de ma plume. Hé bien, tant pis je prends le risque et vous dis tout net que j’ai eu le privilège d’assister à l’éclosion d’un sacré numéro !
Le numéro en question c’est un petit bout de fille de 23 ans, blondinette aux yeux clairs, que je connais bien depuis 2011, venue sur notre Festiv’Art, en piano solo, après sa récompense au Prix d’écriture Claude-Nougaro. Le jury ne s’était donc pas trompé.
Quel chemin parcouru depuis ! Si l’on retrouve effectivement les textes qu’elle a joliment imprimés dans la plaquette illustrée dont vous pouvez choisir la couleur et qui accompagne son album « artisanal » (7 titres solo), on ne peut que s’enthousiasmer devant la présence en scène, la voix à laquelle elle donne des accents orientaux, la maîtrise de son quartet qui l’accompagne dans des terres proches – fidèle à ses origines andalouses, elle crée aussi en espagnol et en séfarade – et lointaines : bossa nova, salsa, accents tziganes, jazzy.
Claire Gimatt pourrait bien devenir une référence dans la jeune chanson de demain avec sa capacité à chanter a capella, à danser, à occuper la scène, particulièrement avec le trompettiste, Maxime Lescure, avec qui elle forme un duo épatant ! Elle laisse le plus souvent le clavier à Julien Bruley, qui offre aussi un accompagnement original au trombone, et Romains Sampons est un batteur plein de finesse. Tout ce petit monde là chante et particulièrement bien !
Par-dessus le marché Claire Gimatt est un auteur capable de s’aventurer dans des univers très variés (aucun risque de se lasser avec elle !) souvent oniriques comme l’apocalypse de cet aviateur dont le vol se désintègre avec la terre entière ou la révolte des parapluies qui font souffler un vent de folie. Et quand elle aborde d’obscures réalités comme ces croquemorts guatémaltèques, à l’affut des cadavres, elle y ajoute une empreinte quasi fantastique qui déjoue la mort. Mention spéciale pour la délicate apparition nocturne de Grain de Nuit.
Voilà, c’est original, musicalement brillant, dans une langue riche et élégante, avec ce qu’il faut d’ouverture vers l’ailleurs : les échappées en langue espagnole sont un ravissement !
Le site de Claire Gimatt, c’est ici. http://www.dailymotion.com/video/xzhwxq
Vous avez bien fait d’y aller, Claude ! je l’écoute sur son site, en piano -voix ou en quartet , elle a tout d’une grande déjà ! Une belle découverte encore .
Merci d’avoir fait ce long déplacement pour venir à cette première. Je trouve votre papier « parfait » mais évidemment, je suis de parti pris !