À NOUsGARO, sa majesté le jazz
Nuit Nougaro, Odyssud (Blagnac, 31) [première partie]
Avec un J de joie dans un D de détresse
Un A comme Amérique et l’Afrique au milieu
Et deux Z pour que les cuivres glissent mieux
Ouvrez les gaz, voici l’Altesse
Laissez passer Sa Majesté le Jazz (1985)
Vous aurez reconnu la poésie de Claude Nougaro, son art de jongler avec les sons et les mots, ce côté « ciselé, minéral, sculpté » pour dire cette passion pour le jazz qui s’empara de lui, petit bonhomme de dix ans, pour ne plus le quitter. C’est donc justice que de voir cette Nuit Nougaro s’ouvrir avec lui, même si je ne doute pas que cette ouverture ait pu dérouter quelques passionnés du répertoire Chanson de Claude Nougaro.
Quelques années après la parution de l’album Le Coq et La Pendule, le quartet jazz, André Ceccarelli à la batterie, Diego Imbert à la contrebasse, Pierre-Alain Goualch au piano et David Linx au chant signe un nouvel album hommage, A NOUsGARO, qu’ils veulent résolument tourné vers l’avenir. Cette première partie nous en a offert un riche aperçu où se glissent des « inédits et des incontournables ».
Le concert s’ouvre sur un arrangement autour d’Amstrong avant qu’apparaisse, très ému, David Linx en rouge et noir, aussi mince et long que Claude était petit et trapu. Ce chanteur à la voix singulière, marque de sa griffe un répertoire qui nous est familier : Dansez sur moi, Le Cinéma, A bout de Souffle – chanson « périlleuse et légendaire - Rimes…
J’aimerais savoir peindre le corps du chanteur qui danse les mots, ses ruptures de rythmes et de tons, son souffle et ses silences, ses longues improvisations vocales, les solos de la batterie (jubilatoire !), de la contrebasse ou du piano. Magie de la scène qu’aucune chronique ne saurait rendre !
Voici en consolation quelques temps forts : la version afro-américaine de L’Amour Sorcier, Shaman par le slameur venu de Philadelphie, la chanson inédite Une Femme Marche Vers Toi mise en musique par le contrebassiste, les voix alternées de David Linx et du pianiste sur Mademoiselle Maman, mais surtout, surtout Les Mots.
Cette chanson que David Linx chante en français aux U.S.A, au Brésil, cette chanson rend grâce à la poésie.
Elle accompagna les cérémonies de départ de Claude Nougaro, à Notre-Dame, à Toulouse. Il faudrait l’écouter souvent, sur l’album Ma Note Bleue, pour comprendre la passion qu’il nourrissait pour l’écriture, « Les mots m’ont pris pour une caravane, je devais avoir des airs de désert » (Exposition Et me Voici 2006). Rappelons qu’en 1980, il reçut le Grand Prix des Arts et des Lettres !
Lamartine, Baudelaire, Hugo
Audiberti, allez hue, Go ! (1989)
Dansez sur moi, Le cinéma, A bout de souffle et Les mots font partie du concert piano voix avec Maurice Vander, déjà enregistré à L’odyssud de Blagnac en 1991, et qui donne lieu à un double album, Une voix dix doigts. Sur toutes vos plateformes.
L’audio des Mots :
https://www.youtube.com/watch?v=p53xP70U7fk