Toulouse Con Tour, la belle chanson popu
Festival « Détours de Chant », Blagnac, lundi 3 février 2014,
« Jacques Audiberti, dites –moi que faire / Pour que le maçon chante ma chanson » aurait chanté Claude Nougaro, leur « boss à tous »… oui, c’est bien là le vrai défi de la chanson ! Cette chanson qui court dans les rues et s’attache malgré nous à nos mémoires.
Le concert d’hier au soir qui réunissait Magyd Cherfi, Art Mengo et Yvan Cujious pour un joyeux mélange de leurs univers, a remporté la mise. Le public d’Odyssud, plein à craquer, leur a fait une ovation comme ce fut le cas lors leurs précédentes dates.
Si nous étions en droit d’attendre l’incontournable O Toulouse, seulement suggéré par Art Mengo à la fin de la Chanson pour le maçon, c’est un choix qui les honore tous les trois. Leur visuel où s’affichent leurs fous-rires, la scénographie avec au-dessus d’eux les petites ampoules des bals populaires, l’accordéon de Lionel Suarez (brillant et sensible comme à l’ordinaire) font un délicieux clin d’œil à cette chanson là, celle qui donne envie de reprendre à tue-tête les refrains, de taper dans les mains, de danser et souvent de s’émouvoir…
Chacun son tour offre seul quelques unes de ses chansons, façon de marquer son territoire bien personnel : Yvan et sa bonhommie nous baladent dans l’enfance, inventent une histoire d’amour entre deux ponts de Toulouse, s’amusent de nos ruptures sentimentales, Magyd et sa générosité à laquelle on ne peut résister, mettent ses racines à nu où domine l’image de la mère, celle qui voulait à tout prix qu’il soit bon en français, enfin, la voix légèrement brisée d’Art Mengo, accompagnée au piano ou à la guitare, porte ses chansons d’amour à la « langueur monotone » et on s’y laisse embarquer.
Mais, les entendre tous les trois réunis entonner les chansons des autres chanteurs de ce coin de France, est un vrai régal ! De Carlos Gardel à Juliette – bien sûr, celle qui chante que « Con », le petit mot après « boudu », n’est pas une insulte, c’est un genre de mot doux – en passant par Castelsarrasin où Pierre Perret raconte l’histoire de « Mimi la douce », Astaffort où Cabrel des années 70 entonnerait les Murs de Poussière façon ragtime, pour finir sur le tubes des années 80… Ils relookent superbement Macumba, et emportent toute la salle dans le refrain.
C’est sur l’inoubliable succès de Nino Ferrer, Le Sud, qu’ils quittent la scène. Que c’est joli ! Et le public en réclame encore de cette chanson là.
Chanter… « Pour le cœur des pierres et pour le maçon » !
Un spectacle in- Con Tour-nable ! votre enthousiasme est communicatif ! Boudu con! j’aimerais bien voir ça , rires, émotion, et chansons de maçon à fendre ls coeur des pierres , c’est du solide !
Je n’ai pas pu aller les voir
Ces trois beaux cons que j’aime tant
Il m’appelait tant le devoir
D’avoir des ronds contre du temps
Le mauvais temps va faire le beau
Et puis faire avancer les heures
Je n’ai pas dit mon dernier mot
Car ils n’ont pas chanté le leur
Je franchirai le Rubicon
Enfin, la Loire, c’est nécessaire
Au prochain tour… boudu, con !
J’irai tout au bout-du-con-cert.
Pour Art Mengo, Magyd Cherfi, Lionel Suarez et Yvan Cujious en souvenir d’une autre « passerelle » traversée un soir à Nantes.