Prémilhat 2013 : Anne Sila, les habits neufs de Barbara
Sauvé dans En scène
Tags: Anne Sila, Barbara, Nouvelles
Mise en jambes comme en voix par un premier titre in english comme on fait ses vocalises, comme on donne aussi le la…
« Il pleut sur Nantes / Donnes-moi la main / Le ciel de Nantes / Rend mon cœur chagrin… » C’est porté par une voix neuve, une énergie qui nous était inconnue, la fraîcheur de son jeune âge arrimé à un talent fou : « je veux me saouler de printemps » chantait Barbara, là elle doit carrément être pompette. Nantes, Göttingen, Pierre, Parce que, La solitude, Mon enfance, Au revoir… nous sommes en récital Barbara. Mais pas dans cet exercice appliqué et suspect, respectueux au point de ne plus l’être, de singer la longue dame brune, d’en faire inutile copié-collé, non. Anne Sila aime Barbara. Elle aime le jazz aussi. Combine les deux, les associe, brusque leurs publics respectifs. Avec une rare finesse (qu’elle partage avec ses complices de notes et de rires que sont Grégory Aubert à la guitare et Josselin Perrier à la batterie), avec audace.
Sila oxygène la veine Barbara, en bouleversifie le bel ordonnancement. En chaque chanson, elle injecte un standard de jazz. Ça secoue parfois, sans jamais être malmené. L’adn est bousculé, augmenté d’une rare énergie, métissé. Mais, même recomposée, l’émotion est là. Dans l’écriture il va de soi. Dans l’interprétation (magnifique, bouleversante parfois) aussi. Même dans le haut débit du chant de Sila, les douleurs s’incrustent et saignent encore, la mort et la solitude. Et l’amour aussi.
Même si, incorrigibles jazzmen, nos musiciens rient en jouant, se lancent regards et private joke, rien ne peut altérer cet improbable récital qui mêle sans heurts gravité et bonne humeur. C’est là un grand, un très grand moment par une chanteuse rayonnante, irradiante, dont la voix module à souhait le corps et le caractère des mots. Sans doute le concert mémorable entre tous de ce Prémilhat 2013.
Le site d’Anne Sila, c’est là.
Je n’étais pas à Prémilhat et je le regrette!
Mais ayant déjà eu la chance de voir et écouter Anne Sila, je ne peux que féliciter et approuver les compliments et les appréciations de Mr Kemper qui sont très justes et entièrement mérités.
Chère Anne , « Dis quand reviendra- tu ? », dans ta région qui est la mienne.
Tout à fait d’accord sur les qualités d’Anne, mais profondément agacé par le comportement de ses musiciens, rigolards sur des chansons comme Gottingen. Irrespect total du texte et du public, exclu de leur « complicité ».
On peut fort bien marier jazz et chanson, encore faut-il que l’un ne méprise pas l’autre.
Dommage !
c’est souvent un travers des musiciens de jazz, ils ne s’intéressent pas du tout aux paroles, d’où ce genre de désagrément. A part les grilles d’accords, le reste, ça ne les intéresse pas.