Derrière chez moi, La Clé des chants
Varilhes (09), 11 octobre 2013,
A peine rentrée de Paris et de la finale de Vive la reprise, derrière chez moi, savez-vous quoi qu’il y a ? Y a un festival, oui, un festival Chansons nommé La Clé des chants, dans la petite bourgade d’à côté, entre Pamiers et Foix, à Varilhes (3000 habitants). Un peu de géographie ? Nous sommes dans le piémont pyrénéen, en Ariège, à une heure de route de Toulouse dont on connaît le vivier historique. Autrement dit très loin du gotha de la chanson qui s’est retrouvé il y a cinq jours seulement à la Maison de la Poésie. Peu de chance de croiser ici l’un des membres du jury.
Et pourtant, la chanson vit-elle différemment ici qu’à Paris ? Offre-t-elle une image amoindrie, appauvrie de cet art des mots et des musiques assemblés ?
Une bande de rêveurs (il faut une bonne dose d’inconscience pour oser seulement y songer !) concocte pour la troisième fois un événement qui se donne pour ambition de faire connaître les jeunes talents de la Région Midi-Pyrénées. Autant dire que nous sommes, eux et moi, d’emblée sur la même longueur d’ondes et que nous aurons sûrement bien des raisons de partager nos goûts et nos ambitions.
Les téméraires organisateurs ont su convaincre leur municipalité, la communauté de communes, et plus largement département et Région pour pouvoir boucler leur budget. Au-delà de leur conviction, c’est l’occasion de souligner une nouvelle fois que ce sont ces collectivités territoriales qui, aujourd’hui, ont le sort de la Culture en mains. Et quand elles flanchent, renoncent, sont contraintes de couper courts les budgets, ces petits événements sont les premières cibles. Alors on guette le spectateur local, on compte sur lui pour défendre la cause. Or, nous ne le savons que trop bien, la chanson ne fait pas recettes et l’habitant répond invariablement à celui qui le sollicite, jetant un œil sur la programmation : « On ne les connaît pas, alors… ! » Laissant clairement entendre qu’il y a bien de peu de chances qu’il soit là, au rendez-vous de la Chanson.
Pour cette première soirée, les organisateurs avaient un peu de tristesse dans le regard. Une cinquantaine de spectateurs ont partagé les trois concerts de la première soirée. Des spectateurs certes visiblement enthousiastes, enchantés ! Et je vous assure qu’il y avait de quoi !!
Duo Parleur en ouverture avec Emilie Perrin (souvenez-vous… la Reine des Aveugles !) dont le talent d’interprète n’est plus à démontrer et son fidèle acolyte Nicolas Dimier qui se prête au jeu des chansons flash, couple décalé, déjanté auquel s’est joint un bassiste, violoncelliste de surcroît qui n’est pas de reste en matière de clowneries vocales. Mais le trio ne fait pas seulement dans la fantaisie comme dans ce titre terrifiant, On ne l’a pas fait exprès, ou bien le Demain j’arrête de celui qui crache ses poumons dans son assiette… Pour poursuivre la soirée, nous verrons un Nicolas Bacchus au meilleur de sa forme après la série de soirées de ses 15 ans et enfin les Pauvres Martins dans un concert d’une exceptionnelle virtuosité musicale, vocale… Je les ai vus dans l’été et je redécouvre pourtant leurs chansons dans un nouvel habillage, avec cette « interprétation au cordeau » que soulignait Philippe Pagès. Je ne cesserai pas de dire l’originalité et la force de cette chanson là.
Il est bon de prendre la clé des champs , derrière chez nous, pour constater que la chanson vit son petit bonhomme de chemin un peu partout , et qu’il y a toujours de belles découvertes à faire, et si les ariègeois lisaient » Nos Enchanteurs » ils auraient su qui étaient la plupart des artistes qui étaient à l’affiche ce soir là et auraient été sûrement plus nombreux .
merci Claude pour cet article, lucide et un tantinet caustique, a bientot a DALOU….bon courage Régis