Aizac 2013 : le cas Lily Luca
« Dans le fond de ma bulle bulle bulle / Je suis la vie nouvelle, cellule / Dans mon antre liquide / Innocente et candide / Ignorante du vide / Qui me guette, perfide. » C’est une chanteuse pas pareille aux autres, un cas Luca, un peu mon n’veu, qui semble faire semblant de. Qui semble hésiter, puis s’élance, fait l’ingénue, fait son chapelet de mots, bien séparés, articulés…
Souvent, une chanson est faite de pleins et de déliés, de crissements de plume sur le papier, de cames et de tempêtes…
Avec Luca, c’est un jeu typographique, comme vous pouvez l’envisager sur votre clavier : Lily joue sur le corps et les polices, les peaux lisses aussi mais c’est autre chose. Entre ses mots il y a des blancs, des espaces, des cadratins en pagaille… Elle construit des chansons rien qu’avec des virgules, des points, des points-virgules : « Ma virgule, ma virgule. » Et des mots qui sont dedans, posés ou emboités c’est selon, des émotions, des sentiments. Elle regarde, elle respire, elle sourit, exprimant la naïveté, la candeur. Ses mots ne viennent sans doute pas du pur hasard : ils s’agglomèrent autour de respirations, d’exaspérations, de résolutions… La guitare rythme, scande, les cordes font glink sous ses doigts. Elle subit, elle agit, elle décrit : « Flottent flaques d’essence / Le long de l’eau / Du fleuve / Et les rats qui grouillent sur la rive sale / S’abreuvent… » Toujours d’une musique sereine, pas une note plus haute qu’un autre, un rien envoûtant, énigmatique, peinard… Aussi sûrement que sur son blog (allez le visiter, ça vaut le détour) elle dessine ses aventures dans le monde du showbiz avec un humour savoureux, elle crayonne ses chansons de traits ravissants, croquant la Mimi partie, les seins sous le pull de Margot, le futur de demain, ce foulard en coton qu’on serre trop autour du cou et ces autres p’tits gestes du quotidien.
Lily Luca vous arrive sur scène sur la pointe des pieds, discrètement. Elle tente de faire pareil à son départ, mais les applaudissements la rattrapent toujours : c’est normal, c’est mérité.
Une belle découverte d’une soirée centre de la Chanson à l’Entrepot, il y a 3 ou 4 ans … et quand les mots lui manquent elle dessine … les aventures extra ordinaires d »une étoile qui monte qui monte qui monte …
Quel bel article qui sans nul doute est mérité même si je n’ai pu être présente à Aizac au sortir du stage des Oiseaux rares de Saint Julien Molin Molette. Régalée par Télépioupiou durant cette semaine, je me régla du blog de Lily depuis mon retour et j’ai apprécié la découverte de petites dernières toutes en douceur en rondeur et en vérité bien crue!
A la prochaine Lily!