Les vingt ans du P’tit crème : ce que ça leur a Couté
L’objet est sympa et élégant : un livret-disque (le livret est, outre les poèmes, un album de photos) pour acter vingt ans d’activité, vingt pour, à leur tour, dans le droit fil de Bernard Meulien ou de Gérard Pierron, faire vivre les textes de Gaston Couté (1880-1911), ce poète mineur puisque chansonnier, paysan, anarchiste et beauceron de l’entre-deux guerres, celles de 70 et de 14-18. Eux, ce sont Le p’tit crème (le chanteur Jean Foulon, le diseux Bernard Gainier, les musiciens Bruno Méranger, Michel Monie et Cédric Vingerder, le technicien Yves Treflez et l’ombre portée du trépassé François Gerbel), né en 1992 dans le coin d’Orléans.
Trois disques à ce jour et v’là le quatrième pour faire bon poids. Dix titres chantés ou dits, qui sentent la moisson, l’absinthe, l’envie d’amour, les semelles usées et le bon sens. Peu ou prou, nous en connaissons beaucoup, par Pierron et Meulien bien sûr, mais pas que par eux. Par Laurent Berger, Gabriel Yacoub, Rémo Gary, Marc Robine, Hélène Maurice, Vania Adrien-Sens, Claude Antonini, Bruno Daraquy, Loïc Lantoine et quelques autres. Ce qui diffère ici sont les partitions et orchestrations qui envisagent ces poèmes différemment, moins « savantes », plus (et c’est loin d’être péjoratif de ma part) « baloches » de place de village, un peu « variétoche », populaires au sens noble du terme. Parfois avec des accents rock que ne renierait pas un Eddy Mitchell. Avec entrain même quand le texte tourne romance (L’amour qui s’fout de tout).
Si La lessive a déjà son lot d’interprètes, quatre textes sont nettement moins connus et c’est grand mérite du P’tit crème que de les extirper de l’oubli : A l’auberge de la route, Le petit qui pleure, L’enfermée et La dot. Bonne pioche donc et nouvelle pièce de choix dans la discographie Couté qui n’en manque déjà pas. On ne s’en plaint pas.
Le p’tit crème, Nos vingt ans, autoproduit, 2012. Le site wouaib du P’tit crème, c’est ici. Le titre en vidéo est extrait d’un autre album :
Couté n’a ce qu’il mérite, d’être interprété par autant de talents !
Permettez que je rajoute à la liste « La Compagnie Pierrot Noir » : j’ai eu la chance de les voir et les entendre il y a quelques années, dans leur spectacle « Les mangeux d’terre ».
Et ce qui est bien dans toute ces interprétations, c’est que les textes restent mais les musiques peuvent changer selon les musiciens…
Et le site woueb du p’tit crème , c’est pas un champs d’naviots !
Dans les bals populaires , sur la place du village, un p’ tit rock qui succède à une java ou une valse, c’est de bon ton , et c’est bien que Couté soit chanté sur tous les tons .