Qué Nervious ! Quand la chanson fait son cirque
Mardi 5 février, 18ème festival Nez Rouge, Saint Orens-de-Gameville,
Mais que vient faire la chanson ce soir là et, qui plus est, pour ouvrir un festival de Cirque ? J’en suis là de mes interrogations quand commence le spectacle auquel la production m’a gentiment invitée. Nous nous sommes déjà croisés au B.I.S à Nantes l’an passé. Nous y avions parlé de Pulcinella, d’Hervé Suhubiette dans leur re-création de Claude Nougaro, d’Imbert Imbert ou d’Eric Lareine.
Imaginez la scène, disons la piste : deux ronds de lumière, à cour et à jardin ; dans l’un se détachent des guitares, un rocking-chair, un mégaphone, dans l’autre clavier, ordinateur, percussions, saxophones, clarinettes, un ensemble plutôt hétéroclite.
Un homme trapu, chevelu et barbu, balaie négligemment… En peu de temps il est rejoint par un fluet, dans une tenue de garçonnet attardé, bermuda aux genoux et grandes chaussettes. Voici donc notre duo de circassiens dont l’évolution d’équilibristes-danseurs-chanteurs navigue tout au long du spectacle entre confrontation, parfois rude, duel véritable, et solo désespérant, souvent poétique, pour le moins onirique. L’un, Jonathan Frau, vient de Sardaigne, l’autre, Carlo Abreu e Lima est portugais, tous deux sont passés par Madrid avant de rejoindre le Lido, centre municipal des Arts du Cirque de Toulouse. Voilà une caractéristique de ce spectacle : il se nourrit de rencontres, de voyages, d’expériences sur tous les fronts du spectacle vivant, comme le montre aussi le parcours de jazzman, saxophoniste, percussionniste Marc Démereau, impliqué dans quantités de projets, ou celui des metteurs en scène, Fabrice Guérin et Florent Bergal.
Et la chanson ?
La voici avec un brillant auteur, François Dorembus, compositeur et interprète dont la passion est à fleur de peau. Lui aussi affiche une biographie luxuriante : certes il écrit ses chansons, des chansons qui cognent, qui dérangent le plus souvent, mais il enseigne aussi, dirige… C’est un fou des sons qu’il triture, malaxe, cuisine à l’infini, toujours en recherche. En scène, dans ce spectacle, il montre un jeu très physique, engagé comme le sont ses mots dont on pourrait résumer le sens avec ce cri pendant qu’un bruit infernal de dispute vient des coulisses : « Comment avons-nous pu en arriver là ? » Sans doute, oui, cherche –t-il avec nous un sens à notre voyage ici-bas…
Mais qu’il est bon de l’entendre nous répéter en clôture du spectacle : « Si ça va pas, tu peux venir nous voir / tu demandes la poésie, on t’ouvrira. »
Le spectacle s’achève et j’en suis à me demander comment le qualifier. A qui s’adresse-t-il ? Aux enfants, aux jeunes comme le laisse entendre leur tournée 2013-2014 avec les JMF ?
Ce qui est certain c’est qu’il bouscule et c’est bien là la mission du spectacle vivant sans frontières !
Aller sur le site ici. http://www.dailymotion.com/video/xh51op
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