Arbatz s’empare du Testament de François Villon
« Dites moy ou, n’en quel pays / Est Flora la belle Romaine / Archipiades, né Thaïs / Qui fut sa cousine germaine / Echo parlant quand bruyt on maine / Dessus rivière ou sus estan / Qui beaulté ot trop plus qu’humaine / Mais ou sont les neiges d’antan ? » On connaît tous, plus ou moins, et le nom et quelques vers de François Villon [François de Montcorbier dit Villon, né en 1431, disparu en 1463]. Ainsi cette Ballade des dames du temps jadis popularisée par Brassens ou cette autre, Ballade des pendus, dont résonne encore en nous l’interprétation de Serge Reggiani : « Frères humains qui après nous vivez / N’ayez les cœurs contre nous endurcis / Car, se pitié de nous pauvres avez / Dieu en aura plus tost de vous merciz. » Nos lecteurs indignés corrigeront sans doute, mais il y a peu d’interprètes de Villon. Ou alors ici et là, sporadiquement, comme Brassens et Reggiani. Peu y ont consacré tout un disque, un récital en entier comme l’a fait récemment Bruno Daraquy. Certes Monique Morelli (1) en fut belle interprète, certes le littéraire Lavilliers (La ballade des pendus), Léo Ferré aussi (pour Frères humains, tiré de la même Ballade des pendus) ainsi que Hélène Martin (Epitaphe Villon) ou Jacques Bertin… Certes des Weepers Circus ou Richard Desjardins y ont trouvé inspiration… Reste que peu d’artistes se sont emparés de l’œuvre de ce poète, malfaiteur et criminel, passé avec armes et bagages de rimes dans la légende (on lira avec intérêt la page Wikipédia sur Villon).
C’est dire si le nouveau spectacle de Michel Arbatz nous intéresse : « Villon la vie », en duo avec Olivier-Roman Garcia, reprend le plus clair du Testament de François Villon, avec une quinzaine de ballades chantées, et « constitue un bouleversant monologue » selon Arbatz. Il sera créé à Montpellier ces 19, 20 et 21 décembre à la Baignoire.
Créateur de la Brigade d’Intervention Poétique de Montpellier, Michel Arbatz est metteur en scène, écrivain, compositeur et chanteur. Huit albums de ses propres chansons à son répertoire, ainsi que d’autres consacrés à Robert Desnos et à Roland Dubillard. Son plus récent album (de fin 2011) raconte en chansons la jeunesse de Georges Brassens. Le site de Michel Arbatz, c’est ici.
(1) Dans la collection « Poètes & Chansons » d’EPM on trouve un « François Villon » interprété par Monique Morelli, Cathy Fernandez, James Ollivier, Chris Papin et Bernard Ascal.
En illustration vidéo, une lecture de la Ballade des dames du temps jadis par Luiza Palanciuc
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