Les nouveaux horizons de la Chanson
On peut pleurer, s’alarmer, s’inquiéter, tirer toutes les sonnettes d’alarme, crier à qui veut entendre, que la chanson vit des heures difficiles : paria des médias, tricarde, que la crise actuelle achève plus encore. C’est possible, même de manifester, avec le risque de ne pas être très nombreux derrière les calicots et le porte-voix.
On peut aussi imaginer. Imaginer de porter la chanson en d’autres lieux, concept inédit pour terres vierges inexplorées. Il y en a. Il y a longtemps de ça, dès 89, à Roche-sur-Yon, Bernard et Dany Keryhuel révolutionnaient la chanson, l’imaginant en appartement, au cœur des gens, chez les particuliers, où les hôtes invitent leurs proches et amis. Ce sont les Chant’Appart, par bonheur copiés de partout, sous différents noms. Il vient mettre, le savez-vous, de se créer des Chant’Appart aux Etats-Unis, qui n’accueillent que des chanteurs… français !
Les Keryhuel, qui méritent vraiment de la Chanson d’honneur, continuent de porter la chanson là où elle n’est pas. Comme la semaine passée chez des experts comptables qui, de partout dans l’hexagone, offraient à leurs clients chefs d’entreprises, un peu de souffle culturel, prétextant entre leur exercice et la chanson des valeurs communes. A un tel public encravaté, trié sur le volet, on aurait pu offrir des artistes très comme il faut, aux idées conformes. Bernard Keryhuel n’en connait sans doute pas, qui au contraire met sur scène des Xavier Lacouture, des Niobé, des Laurent Malot… Ou des Evelyne Gallet. Vous rendez-vous compte, la Gallet devant un public propre-sur-soi qu’on devine entièrement encarté dans cette ump écartelée. Remarquez qu’avec son art en tous points particulier, avec ses chansons sans précautions ni préservatifs, elle est à même de faire communier ensemble les supporters de Jean-François et de François, les fameux ennemis utérins.
Villepreux, la semaine passée, dans la région parisienne. Au Domaine de Grand’Maisons, lieu chic s’il en est, où vous êtes accueillis la coupe de champagne à la main, par des buffets d’exception. Là, la société Cabex tient soirée, fait gala. Et on y est bien. Bien sûr, la plupart des convives n’est guère coutumière de tels récitals, et parfois ne possède pas tous les codes d’un concert. Mais tous écoutent. Et tous découvrent, pour l’heure, le clown-chanteur qu’est Lacouture. Pour ces experts-comptables, le compte est bon : le compte de satisfaction, de découverte. Si la chanson n’était jusqu’à ce jour, pour eux, que dans des grandes salles où des stars (Sardou comme Lavilliers, Garou comme Dion…) se produisent, ils savent désormais qu’elle peut être autre, plus riche encore. Qu’elle est toute à découvrir.
Les Keryhuel s’emparent de la chanson pour la porter là où elle n’est pas, pas encore. Pour lui gagner d’autres publics. Pour, lentement mais sûrement, (re)gagner des parts de marchés, conquérir d’autres et vastes auditoires. Les lauréats qu’ils sont du Prix Jacques-Douai 2010 méritent toute notre estime. Ils sont un peu de la fierté de la chanson.
Ils doivent en avoir des dossiers bien épais sur les chansonneurs, ces Keryhuel, pour arriver à les faire chanter quand ça leur chante !… Et Félix, qui avait si bien parlé de ces endroits où la chanson se sent chez elle, pour peu qu’on songe à l’inviter, doit les bénir laïquement tous les jours depuis son île. Alors, « Chant’appart », « Chantofeu », « Chantaqui »… Vive les beaux passeurs. Merci à tous les « BernardetDany » de cette planète chanteuse. Car c’est grâce à eux qu’à la question : « Mais pourquoi vous passez pas à la télévision ? », on peut répondre « C’est parce qu’on préfère passer chez vous ! »
P.S. Évidemment qu’on aimerait aussi passer de temps en temps à la télévision.
Rendez-vous sur http://www.chantappart où Chants-Sons lève le voile sur l’affiche du 19ème festival Chant’Appart mise en place par des « passeurs » qui ont saisi le témoin de ceux qui l’avaient eux-mêmes hérité d’une longue tradition d’expression populaire de la chanson.
81 concerts de proximité ouverts au public et pour la plupart chez l’habitant seront proposés du 1er février au 7 avril 2013 dans la région Pays de la Loire et deux départements voisins.
erratum : l’adresse du nouveau site l’association de Chants-Sons organisatrice de Chant’Appart : http://www.chantappart.fr
merci pour ce bel article, et aux valeureux créateurs de cette initiative, qui est toujours d’amener la chanson dans des endroits où elle ne va pas toujours, et d’amener aussi un public peu ou pas habitué aux salles de spectacle… et bravo à l’équipe actuelle qui a repris ce beau flambeau chant’appart qui brille toujours, avec une saison qui s’annonce encore excellente…
Est-ce un « publi-reportage » ?
Ou du second degré ?
Confondre,
du latin confundere (verser ensemble, mêler, mélanger, unir),
au choix,
canapés moelleux et champagne
avec
bancs durs et campagne…
… la réalité des Chant’Appart
est toute autre !!!
La chanson,
c’est une sacrée histoire,
qui a dû commencer près d’un feu,
au fond d’une caverne.
Alors, Chants-Sons et Chant’Appart…
…une histoire sacrée ?
Des inventeurs, au sens juridique,
(trouver un trésor pré-existant),
ou des créateurs,
estampillés I.N.P.I
qu’importe qui ils soient,
l’important est de le faire profiter
au plus grand nombre.
I.N.P.I
et non
I.N.R.I ,
je ne veux crucifier personne !!!
Merci à Roland,
pour le rappel des « offices »
qui auront lieu du 1 février au 7 avril 2013,
Et merci aussi
à Chalilalère
de faire confiance aux « apôtres »
Cordialement,
Christophe
Réponse : Il ne s’agit nullement de publi-rédactionnel, Christophe. Si vous voulez nous parler de la « réalité des Chant’Appart », comme vous la percevez, pourquoi pas… MK
Cher Michel,
mon commentaire se voulait en forme de clins d’oeil…
…même si il y a un peu « d’exaspération » dans mes propos.
J’y reviendrais plus tard, ainsi que sur « la réalité des Chant’Appart », sur le travail d’associations comme la nôtre pour promouvoir la chanson francophone et ses représentants.
A bientôt.
Cordialement.
Christophe.