Et Guilleton de réveiller ces chansons depuis longtemps endormies…
1ere de la Conférence chantée sur Les Vies liées de Lavilliers, par Michel Kemper et Eric Guilleton, samedi dernier au Musée d’Etampes. Cette conférence est désormais disponible à qui veut l’accueillir.
Des vitrines de part et d’autre, musée dépareillé où s’entrechoquent les époques, les dynasties, vases ébréchés et têtes sans corps… Un musée non quelconque mais sans ces trophées qui le distingueraient à coup sûr des autres. Un musée de presque province, à quelques stations de RER de la Capitale. Nous sommes à Etampes, dans l’Essonne. Pas loin du Loiret et de la Beauce…
Là, Eric Guilleton a fait couche, a pris racines. Et anime cette saison culturelle si singulière : ses thé-chansons du samedi, à l’heure du thé il va sans dire. Le public y vient par habitude, par confiance. Pour les tasses qui précèdent, pour les vers qui suivent. C’est chaque fois chanteur différent même si, imperturbablement, Guilleton fait son générique, voix ukelele, comme quand on lance l’émission de télé.
Là, c’est un tantinet différent. Y’a pas vraiment de chanteur. L’artiste c’est moi, qui vient disserter sur Lavilliers, qui va déambuler un peu dans les vies de ce monsieur. Et Guilleton de ponctuer avec grand talent cette docte conférence en réveillant des chansons qui nous sont inédites : pensez ! ça fait depuis 1966, depuis que Nanar a quitté Saint-Etienne pour Paris, qu’elles n’avaient pas été chantées : « L’homme en bleu », « Sur les bords de l’Allier », « Whisky-Club », « Ça en fait des croix ». Et « Chanson pour ma mie », elle gravée sur un de ses premiers quarante-cinq tours, en 1967. La voix est belle, ample et intime à la fois, qui module le verbe avec respect. Moi j’ouvre des portes sur l’étonnant parcours de Lavilliers. On le trouve devant sa machine-outil à la Manufacture d’armes de Saint-Etienne. Puis à Paris, dans le quartier latin, où, venu pour la chanson rive-gauche, il adopte et le Brésil et les rythmes de là-bas. Et « une troisième porte où son portrait se trouble à mesure qu’on tente d’explorer sa vie. Ou ses vies, où sévissent tant le doute que le sincère étonnement. Nous avons cru connaître Lavilliers et ne le connaissons pas. Mais, nous le verrons, il n’est pas de ceux qui s’inventent une histoire à dormir debout pour nourrir à bon compte les pages en quadrichromie des magazines de fans. Il est tant la mémoire du monde que la matrice de nos désirs, qui vit pour nous nos rêves, par procuration, dans un ailleurs sublimé qui, jamais, n’oublie d’où il vient et où il va. »
Le public est fait d’autochtones. Mais pas que. Les deux plus grands collectionneurs de Lavilliers sont présents : Voleur-de-feu qui est de l’autre bout du département, et Noir-et-blanc-66 qui lui a fait l’aller-retour des Sables-d’Olonne avec son épouse. Deux concurrents qui s’entendent comme larrons en foire, et ça c’est beau. Leurs blogs respectifs regorgent de trésors lavilliérains, du plus petit au plus fastueux. Là ils viennent ajouter à leurs collections respectives l’émotion de cette première. Et entendre ces chansons qui leur faisaient encore défaut, au moins dans cette interprétation. Bravo les gars !
Ce fut une première et on s’aperçoit des défauts. Le texte sera un peu retaillé pour réduire le temps de la conférence, la configurer en un 90 minutes plus serré, plus haletant encore, plus passionnant. Peut-être Eric ajoutera-t-il un autre des inédits de Nanar pour faire bon poids. De toutes façons, cette conférence vivra, circulera ici et là, là où elle sera invitée. Etampes fut comme un tampon, un cachet, un visa pour aller plus loin, pour parler de ce chanteur entre tous passionnant qui est, qu’on le veuille ou non, par sa légende, par notre ressenti, une part de nous. Un bien collectif autant qu’un chanteur insoumis.
On trouvera un peu de cette conférence sur les blogs de Voleur-de-feu et de Noir-et-blanc-66. On peut commander le livre « Les vies liées de Lavilliers » directement à l’auteur, avec dédicace il va de soi : 24 euros (dont 4 euros de frais de port), chèque à l’ordre de Michel Kemper, 11a rue Président-Allende 42240 Unieux. michel.kemper@nosenchanteurs.eu
et comme on dit du côté de chez les Guilleton « et t’en parles à ton voisin »… ça peut pas lui faire de mal … même si le voisin n’est pas d’Etampes .. Nobody is perfect …
TRes bonne année 2013 Michel et une santé de fer . Je regarde souvent cette magnifique journée à Étampes . Alain avait filmé toute la séquence . Du,bon boulot . À bientôt Michel. Vdf
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