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Fils de qui ? Oh ! flûte !

Bien entendu qu’ils n’ont pas inventé la « musique festive », qu’ils s’inscrivent dans un mouvement, une idée, une tendance. Mais avec indéniablement du talent. Ils sont picards, de Compiègne, étudiants en école d’ingénieurs, épris de musique il va de soi. L’un est bassiste, l’autre guitariste, le troisième accordéoniste : le beau trio que voilà ! La distribution des rôles étant faite, le groupe naît qu’on arrose au champagne : on sort les flûtes ! Sitôt dit sitôt fait, Les Fils de Flûte investissent début 2011 leurs premières scènes. C’est de la « musique de rue » qui souvent passe par les bars : « Et on fait l’tour des troquets à boire des verres plein d’univers. » De la bonne humeur, un peu beaucoup de soleil dans les chansons, des textes en français (ce qui, dans le contexte actuel, est en soi une forme de résistance). Il y a en eux les gènes de La Rue Kétanou et des Ogres de Barback, de Jamait pour toujours et de quelques autres encore. Leur prime répertoire se nourrit des chansons de leurs glorieux ainés. A mesure que les premières compos s’imposent, les reprises s’estompent. Tout va vite, très vite : premiers tremplins, premiers festivals, premier EP 5 titres (C’est pas du pipeau !), un spectacle partagé avec des jongleurs en tournée régionale puis des vacances à sillonner les routes de France, à l’assaut du national,  histoire de se faire connaître, parfois bien loin de leur épicentre picard. Ils jouent dans la rue et les deux cents exemplaires du disque s’y vendent comme petits pains, désormais collectors pour qui a eu la chance de les croiser et d’acheter la galette.

La rentrée est faite de pas mal d’opportunités qui passent entre autres par la Belgique et par le parc Astérix où, malgré l’âpre concurrence d’Assurancetourix (le local de l’étape), nos Fils de flûte s’imposent sans mal. Ils ont beau n’être que trois, leurs musiques s’étoffent durant l’hiver en vue du premier vrai disque à naître : instruments et influences se diversifient, s’ordonnent, s’enrichissent mutuellement. En un an tout juste ils sont prêts pour envisager l’avenir…  Les beaux jours reviennent avec d’enviables scènes, dont cette affiche partagée avec entre autres Danakil, Têtes raides et Thiéfaine. Et, ce mois de septembre 2012, la sortie de l’album Sur notre fil : quatorze titres engageants qui, même qu’ils parlent souvent d’un ciel gris, lorgnent le coin de ciel bleu : « On a les yeux qui traînent au ciel sur les chemins qui nous emmènent. » Ils sont d’une chanson indépendante, tout terrain, qui n’a pas forcément besoin de beaucoup de décibels pour s’exprimer, dehors et dedans, sous les platanes d’un petit village comme en festival, là où des oreilles se pointent pour presque danser, lever le verre et reprendre en chœur des refrains pas compliqués. Pour entendre de belles histoires, de coups du sort, de cul et d’coeur dans l’même plumard, de fausses fables, de rencontres et, surtout, qualité première de ce trio, de bonne humeur. Contagieuse, faut-il le dire ?

Les Fils de Flûte, Sur notre fil, 2012, autoproduit. Le myspace des Fils de Flûte, c’est làImage de prévisualisation YouTube

 

 

 

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