La chanson de Paris de Jean Lapierre
Jean Lapierre est chanteur et quelque peu historien de la chanson : en fait journaliste, conférencier et écrivain. En 2005 il a publié un très intéressant bouquin sur La chanson de Paris. Une sorte de déambulation quartier par quartier, en treize itinéraires bien conçus, de tous les lieux de Paris où, de théâtricule en Palais des sports, de lieux branchés en salles de concert confidentielles, la chanson trouve domicile et prend ses aises. Par le filtre de la chanson, c’est une étonnante redécouverte de la Capitale. Bien sûr, on y retrouve les hauts-lieux de la chanson, ces cabarets historiques qui ont presque tous disparus, mais aussi ces chansons qui fixent des endroits (Le poinçonneur des Lilas, Les Champs-Elysées, La complainte de la Butte, Les p’tites femmes de Pigalle…), la maison ou l’appartement de tel ou tel grand (Brassens, Jim Morrison, etc.), des anecdotes (c’en est truffé), des vrais morceaux de vraies vies avec la nostalgie de rigueur et la truculence qui s’impose.
Il y a six ans, NosEnchanteurs n’existait pas, je ne vous en ai donc point parlé de ce livre. Et là, voici que le stock s’épuise, ne reste que quelques exemplaires que l’ami Jean se fera un plaisir de vous dédicacer.
Ce bouquin est préfacé par un autre parisien amoureux de la chanson : Georges Moustaki, l’auteur du Milord de Piaf et de Votre fille à vingt ans de Reggiani. Et d’une ribambelle d’autres titres qu’il a chanté un peu partout. Extrait :
« Artistes débutants devenus depuis emblématiques, la piétaille et les stars, les anciens et les prochains, toute la faune chantante est présente dans ce livre. À cette époque, j’étais plutôt auteur-compositeur que chanteur. Je me faufilais dans les cabarets et les music-halls pour y écouter mes aînés, soutenir mes confrères et proposer des chansons à l’espèce qui se faisait rare des chanteurs qui n’écrivaient pas les leurs. Cela me permettait d’être sur tous les fronts, en première ligne ou au fond de la classe. La Fontaine des quatre-saisons, La Rose Rouge, étaient de véritables institutions. Le Tabou, Le Vieux-Colombier existaient encore. J’apprenais, je scrutais, je découvrais. J’assistais à la naissance des nouveaux venus, Colette Chevrot, Pia Colombo, Joël Holmès, Maurice Fanon, Anne Sylvestre, Pierre Perret, Jean Ferrat et, plus tard, Coluche passé de la plonge aux chansons de Bruant puis à la carrière que l’on sait, Brigitte Fontaine, Areski, Rufus, Higelin disciple de Crolla jouant de la guitare dans la cuisine de Bernadette (Chez Bernadette, rue des Bernardins), Jean Yanne et son guide-chant à La Galerie 55, Henri Garcin, Batave à l’humour anglais qui distillait ses monologues au cabaret avant d’aller brûler les planches au théâtre et se frotter aux sunlights du cinéma. Au Cheval d’or on découvrait Devos, Suc et Serre, Petit Bobo (…) ».
On peut commander La chanson de Paris directement sur le site d’Aumage Editions : c’est ici. Le site de Jean Lapierre, c’est là.
« Je crie avec le feu qui vient dans le matin
Allumer les rues crépitant sa chanson
Cette essentielle au goût de bon pain
Fraternel besoin de paroles de sons
Je suis le guetteur d’aube »
A toi « le guetteur d’aube » qui veille sur cette Chanson qui ne demande qu’à vivre !
Merci,
J.L.
mon site c’est : http://www.jeanlapierre.com